Je me retrouvai une fois de plus seule dans mon immense villa de Boston. Mes parents avaient tenu à m'acheter le plus gros qu'il trouvait pour ne pas que je sois dépaysée par rapport à notre palace Parisien où j'avais vécu depuis toute petite. Sur le coup, je leur avais dit nan, je ne voulais pas encore une fois passé pour la gosse de riche du coin qui vit toute seule dans une villa mais maintenant que j'y suis ils ont bien fait d'insister. Je ne me voyais pas passer d'un palace à un petit studio 3 pièces. Et puis, ça ne me correspond pas. Je ne suis pas le genre de filles qui se contente d'une cuisine, d'une chambre et d'une salle de bain. Moi, il me faut de l'espace pour circuler, pour faire la folle et pour me sentir à mon aise. Je ne demande pas non plus un grand château à 4 chambres et 7 salle de bains mais juste un séjour, une salle à manger, une terrasse, de grandes baies vitrées. Bref, une belle villa au bord de la plage. Certes, à Boston, j'aurai un peu de mal à avoir la plage comme jardin mais bon vivre dans une villa m' allait déjà bien. Et puis, éventuellement quand je commencerai à me faire des amis je pourrai organiser des fêtes, ce qui sera beaucoup plus pratique que dans un petit studio. Il fallait penser à tout avant d'acheter un appart ou une maison, et il fallait imaginer toutes les situations possibles pour être sûre de faire le bon choix. Imaginez que j'ai une amie ici qui se retrouve sans toit à cause d'un incendie et bien, grâce à ma super grande villa je peux l'héberger elle mais aussi toute sa famille. Ah la la ! Le bonheur d'être riche....

Mon i-phone ne signalait aucun nouveau message, ce qui à vrai dire ne m'étonnait pas vraiment. J'avais coupé tous les ponts avec mes amis de Paris. S je pouvais parler d'eux en tant qu' "amis" évidemment. Ils m'avaient embarqué dans un cercle infernal. La drogue, l'alcool, le sexe.... Tout ça s'était fini pour moi à présent. Et j'avais du tourner la page et la manière façon avait été de couper tous les liens qui me reliait à eux et à ce foutu passé. J'avais même déménagé à Boston, pour repartir à zéro. J'avais besoin de changement, j'avais besoin de voir de nouvelles têtes qui me rendraient heureuse et qui ne m'enverraient pas indirectement en cure e désintoxication. Et m'inscrire à l'université de Boston avait été une merveilleuse idée, heureusement qu'elle venait de moi, sinon j'aurai encore entendu parler de mes parents pendant quelques temps. Je pouvais me débrouiller sans eux. Je n'avais pas besoin d'eux. Ils n'avaient pas été là durant toute ma vie, et quand ils voient que je dégrade l'image de la famille De LaCroix, là de suite ils interviennent ! Incroyable. Je n'avais jamais vu des parents aussi indignes. Pour eux, il suffisait juste de me laisser de beaux chèques pour me rendre heureuse. Certes, a me rendait d'une certaine manière heureuse. Je pouvais aller faire les magasins ou me payer ce que je voulais mais je n'avais jamais eu l'amour de mes parents. Jamais l'un d'entre eux ne m'avait dit "Je t'aime" ou "Je suis fière de toi". De toute façon, ils n'étaient jamais à la maison ce qui allait plus vite. Je n'avais jamais passé un Noël en famille, ni même Thanksgiving. Toutes ces fêtes familiales, je les avais passé en boîte de nuit à me souler et à boire. Ils ne faisaient pas partis de ma vie. Pour moi, mes parents étaient juste ceux qui m'avaient conçus et qui m'avaient ensuite entretenu avec des chèques. Cependant, je ne pouvais pas nier le fait que sans eux je ne serai pas en ce moment. Ils m'ont remis dans le droit chemin, et m'ont obligé à arrêter toutes mes bêtises. Ce qui était plutôt un bon travail pour des parents. Je leur devais juste ça et je pouvais juste les remercier pour cela. Mais ça n'effaçait en rien leur absence à mes côtés pendant 18 ans. Peu importe, de toute façon ce qui est fait est fait. C'est trop tard maintenant, on ne eut plus revenir en arrière.

On était samedi, ce qui signifiait pas de cours. Habituellement je serai bien partie aller faire les magasins, mais les faire toute seule n'était pas une de mes grandes passions. En général, une copine m'accompagnait et elle bavait devant les magasins où 'avais l'habitude d'aller, c'est-à-dire Gucci, Dior, Prada. Elle ne pouvait pas se permettre d'acheter des vêtements aussi chers, alors elle se contentait de baver à côté de moi qui essayait et elle s'imaginait à ma place. J'avais de l'argent, du moins mes parents en mettaient sur mes cartes de crédit donc j'en profitais. Seulement mon dressing était bien rempli et je ne voulais pas avoir l'air d'une petite princesse sans amies dans les rues de Boston. Donc je remettrai le shopping à plus tard, le temps de connaître un peu plus de monde dans les environs... Il faisait quand même beau, alors je ne devais pas rester enfermée. Je devais me bouger et essayer de faire la connaissance de plusieurs étudiants pour ne pas passer mes années universitaires seule. Je sortis de mon lit et partis sous la douche. Tout en me lavant les cheveux, je réfléchissais déjà à ce que je pouvais bien mettre. On était samedi, jour des sorties donc pas de jean ni de jogging réservés au dimanche. Il me fallait une belle robe, classe mais pas trop tape à l'oeil. Je ne devais pas donne rune mauvaise image de moi. Je me décida finalement pour une robe bleue marine à carreaux, plutôt courte et droite. J'enfila des escarpins noirs tout simples, je pris ma petite sacoche avec mon i-phone, mon i-pod et mes petites babioles habituelles et je sortis, en ayant mis aucun bijoux.

Je ne savais pas trop où aller et je ne connaissais pas bien Boston pour l'instant. Je décida finalement de découvrir un peu plus la ville. J'avais le temps après tout. Je passa donc ma journée à visiter, m'arrêtant dans un charmant petit restaurant pour manger à midi. La ville était très agréable et puis, il faisait beau. Les habitants paraissaient très aimables, même si je ne m'aventura pas à en aborder un. Je préférai encore me faire toute petite. En fin d'après-midi, je partis au cinéma voir une petite comédie romantique qui me redonna un peu le sourire. Il était à présent vingt et une heure et la nuit était tombée. Je n'avais pas envie de rentrer à la maison. J'étais bien dehors, et puis je n'avais encore rencontrer personne... Je rentra dans un bar, ne sachant pas trop pourquoi. Je ne buvais pas d'alcool. Ou plus. Depuis ma descente aux enfers, j'avais appris à me priver de certaines choses comme l'alcool ou la drogue. Il y avait déjà pas mal de monde, et j'étais à peu près sûre de finir par discuter avec quelqu'un. Un bar était l'endroit idéal pour faire de nouvelles connaissances. Je m'installa donc sur une chaise haute, attendant qu'un barman veuille bien me servir.

Je m'arrêta brusquement car je me rendis compte que le barman ne m'avait pas parlé à moi, mais au jeune homme qui venait juste de s'installer à côté de moi. Je le regardai d'un air désolé, le laissant prendre sa commande mais il n'en fit rien et me laissa finir. Quel gentleman !

Le barman repartit, allant chercher ma commande mais je n'eus même pas eu le temps de dire un mot que mon voisin entama la conversation. J'étais plutôt contente à vrai dire. J'allais peut-être repartir avec un ami.

Il semblait étonné et à sa place j'aurai eu la même réaction. Ce n'était pas très commun de venir dans un bar pour boire un jus de fruits. Je devais sûrement le payer plus cher que dans un petit café, comme il venait de le stipuler. Seulement il ne savait pas que je portais une robe à 1 000 euros et que je sortais de cure de désintoxication, et qu'il valait donc mieux que j'évite l'alcool. Il était plutôt beau garçon et il semblait avoir le même age que moi. Sûrement un étudiant. Il avait un sourire craquant. Je lui souriais en retour et répondit. J'étais venue pour me faire de nouveaux amis et j'avais trouvé le bon endroit apparemment !

Les mots sortaient de ma bouche sans que je puisse les contrôler. Je devais arrêter de parler. Il ne voulait sûrement pas que je lui raconte ma vie en 5 minutes. Je fermai donc la bouche avant de prendre mon souffle et de dire quelque chose e censé.

Je lui tendis la main tout en me présentant pendant que le barman m'amena mon verre et je me rendis compte que lui, n'avait rien commandé à cause de moi. Je ne devais as paraître malpolie et de suite, changer cela.

Je n'avais aucune idée en tête. Ça ne voulait absolument pas dire que je voulais un rendez-vous avec lui. Je souhaitais juste m'excuser d'avoir pris ma commande avant lui, alors que le barman ne me parlait pas à moi. Payer son verre était la seule idée que j'avais eu. Mais il allait sûrement croire à présent que je m'attendais à repartir avec lui pour finir dans le même lit. Quelle idiote je faisais ! De toue façon, je ne pouvais plus reculer à présent... Advienne que pourra.

Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder et de le dévisager. Il allait sûrement penser que j'étais en manque de garçons, ou alors que j'étais une de ces petites Européennes qui venaient aux Etats-Unis juste pour "se faire" un Américain et pour pouvoir ensuite s'en vanter auprès des copines. Pourtant je n'étais pas e genre de filles, du moins je ne l'étais plus. A vrai dire pendant un moment, lors de ma période "noire" je ne vivais que d'alcool, de sexe et de drogue. Et j'avoue que j'enchaînais les garçons plutôt rapidement. Je ne me souviens pas, pour la plupart, de leur prénoms. Je ne souhaitais que m'amuser et profiter du moment. Seulement sous l'emprise de la drogue et de l'alcool ou parfois, les deux à la fois, je n'étais pas très claire et je ne cherchais pas à connaître le garçon. Il commençait à m'embrasser, et je ne cherchais pas à savoir quel âge il avait ni sa situation familiale. Je voulais juste profiter du moment présent. Je ne pensais pas aux conséquences que cela pouvait avoir. Certaines de mes soit disant "amies" disaient que je finirai enceinte ou alors que j'attraperai une MST. Seulement même en étant pas claire, je savais être vigilante. Je ne pouvais même pas m'imaginer mère à 16 ans. J'avais déjà du mal à m'occuper de ma petite personne malgré ce que je pouvais dire autour de moi, du style "je n'ai besoin de personne". J'étais déjà droguée, alcoolique à 14 ans. Donc niveau "je me débrouille toute seule" c'était pas vraiment ça... Donc je ne pouvais pas avoir la responsabilité d'un enfant. Je devais par conséquent, être vigilante malgré mes différentes bêtises. Sur ce côté là j'étais raisonnable, et plutôt mature. Heureusement d'ailleurs !

De plus, je n'étais pas venue à Boston, pour coucher avec n'importe qui. Cela faisait de mon passé, et je ne voulais surtout pas revenir dans cette situation. J'étais venue pour prendre un nouveau départ, et tout oublier. Donc je pouvais permettre de regarder ce beau jeune homme à côté de moi, qui avait un sourire à tomber et de magnifiques yeux bleus. Certes je n'étais pas venue pour redevenir une s*lope mais rien ne m'empêchait de me rincer l'œil ! Il semblait musclé, et j'en déduisis très vite qu'il devait être un sportif. Je le voyais bien faire son petit jogging tous les dimanches matins, en mode "je le fais toutes les semaines, même pas fatigué". Je ne pouvais pas dire qu'il n'était pas canon, il était réellement à tomber et c'était plutôt mon type de garçon. Il devait forcément avoir une copine avec un sourire pareil ! Ou alors il était peut-être gay... On m'avait toujours dit que les plus beaux garçons étaient soit pris soit gays. Et celui-là, à côté de moi devait donc faire partie d'une des deux catégories. Même si au fond, j'espérais bien qu'il ne soit pas gay, car si c'était le cas, ce serait un beau gâchis. Il était craquant. Bref. Je devais arrêter de le regarder. Il allait me prendre pour une nymphomane ou pour une croqueuse d'hommes. Ce que je n'étais pas, bien sûr que nan même si là tout de suite j'aurai bien voulu redevenir l'ancienne Kayleen pour pouvoir sans problème l'aborder et éventuellement le ramener à la maison et me réveiller à ses côtés. Nan ! Je commençais à délirer. Je n'étais plus cette fille. Je ferai sa connaissance et puis, je ne le recroiserais probablement jamais de toute façon. Je devais arrêter de m'égarer et l'écouter. Oh ! J'allai peut-être connaître son prénom...

Carter ! Il préférait donc qu'on l'appelle de cette façon. Cela voulait sûrement dire qu'il voulait que je l'appelle comme ça. Ou était-ce juste à titre d'informations. Il devait peut-être me dire que ses amis l'appelaient Carter, mais je n'étais pas son amie donc cela ne m'était sûrement adressé. A vrai dire, je ne savais pas me comporter avec lui, il me rendait nerveuse. Avant, j'abordais un garçon sans aucune peur, sûre de moi. Il ne pouvait pas refuser de rentrer avec moi, j'avais une réputation qui me précédait. Seulement ici, j'étais une nouvelle personne et je devais m'habituer à ce que les garçons ne viennent plus vers moi ou du moins, plus pour finir chez moi Il flirtait avec moi et je n'étais pas du habituée à ça mais j'aimais plutôt ça. Et j'adorais surtout le garçon en face de moi. Je devais arrêter de partir dans mes pensées ! Avait-il bien dit qu'il allait aussi à l'Université ? Il était donc allé à la même que moi. A ma connaissance, il n'y avait pas universités à Boston. Enfin sur le coup je n'espérais pas. Le revoir ne m'aurait pas dérangé. Il était charmeur. Il aimait les câlins et les bisous ! Là tout de suite je l'aurai bien pris dans mes bras. Je ne pus m'empêcher de sourire voir même de rougir. Il me mettait mal à l'aise, mais j'aimais beaucoup cette sensation.

"à te faire un câlin ou un bisou si c'est pour te voir sourire à nouveau". Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que le barman m'amena mon verre. J'aurai bien voulu voir sa réaction et pourquoi pas ce qu'il répliquerait ensuite mais je n'en aurai probablement pas l'occasion. Il ne devait sûrement pas avoir fait attention à ce que je venais de dire de toute façon. Je remercia le barman et me retourna devant Carter. Ça me faisait tellement bizarre de l'appeler par son prénom, j'avais l'impression de le connaître depuis longtemps alors que je ne savais rien de lui. Pour moi, il était juste Carter, beau gosse et charmeur. Du moins pour l'instant. Cela pouvait évoluer qui sait et je n'aurai pas été contre...

J'étais surprise mais contente. Il était charmeur et galant ! Je souriais et rougissais de nouveau. Qu'est-ce qui me prenait ?! Je n'en savais rien mais c'était à cause de lui. Il semblait vouloir en connaitre un peu plus pour moi, du moins pour ce soir et je sentais que j'allais passer une bonne soirée, si je la passai à ses côtés.

Oui, bon d'accord je flirtais littéralement avec lui mais j'aimais ça et puis, apparemment il souhaitait que j'aille dans ce sens alors je n'allais surtout pas me gêner. Et puis, quitte à filtrer autant y aller jusqu'au bout. Après avoir bu une gorgée de mon cocktail, je repris la parole.